Le gouvernement israélien a lancé ce dimanche la mise en œuvre de son plan consistant à refouler d’Israël des migrants africains en situation irrégulière.
La première étape de ce programme annoncé début janvier par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, est la distribution des lettres aux concernés, les enjoignant de quitter le pays d’ici fin mars.
Selon les médias israéliens, ces premiers avis d’expulsion ont été délivrés à des hommes célibataires, demandeurs d’asile dont la requête a été rejetée ou dans l’attente d’un renouvellement de visas. Ils ont droit à un billet d’avion pour s’embarquer pour des «pays tiers» et à une prime de départ de 3.500 dollars à titre de dédommagement.
Ceux qui n’obéiront pas aux ordres des autorités seront emprisonnés à partir du 1er avril pour une durée indéterminée, ou du moins jusqu’à ce qu’ils acceptent de quitter le pays.
Le plan de départ « volontaire » annoncé par les autorités israéliennes concerne principalement des migrants et demandeurs d’asile d’origine érythréenne et soudanaise, estimés à 38.000 personnes. Entre temps, des rumeurs avaient circulé laissant entendre que ces derniers seront dirigés vers l’Ouganda et le Rwanda, mais les deux pays avaient démenti d’avoir signé un accord avec l’Etat hébreu dans ce sens.
La semaine passée, le président de l’Erythrée, Isaias Afwerki, a exprimé son mécontentement face à ce plan d’extradition qui touche ses compatriotes, affirmant que les Erythréens valent plus que les 3.500 dollars qui leur sont promis. S’adressant à ses compatriotes, il a assuré que ceux qui souhaitent rentrer chez eux « ont le droit de le faire ».
Mais des observateurs s’accordent à dire que les Erythréens et les Soudanais qui ont fui des régimes accusés de crimes contre l’humanité, ne peuvent pas rentrer dans leur pays sans risques.