Les Etats-Unis se disent préoccupés par l’insistance des autorités de la République démocratique du Congo (RDC) à vouloir utiliser un système électronique de vote pour les élections générales du 23 décembre 2018.
Ce lundi, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a clairement indiqué l’opposition de Washington pour ce système préconisé par la Commission électorale indépendante (Céni), lors d’une réunion informelle à l’ONU sur le processus électoral en RDC.
« Les Etats-Unis ne soutiennent pas ce recours à un système électronique », compte tenu du « risque colossal » qu’il représente, et souhaitent l’usage « des bulletins papier pour qu’il n’y ait pas de doutes sur le résultat », a précisé la diplomate.
Washington, comme d’autres capitales en Europe et en Afrique représentées à la réunion, presse également le président Joseph Kabila d’annoncer qu’il ne sera pas candidat.« Le président Kabila ne peut pas briguer un nouveau mandat (car) la Constitution ne le permet pas », a fait part Nikki Haley, soulignant aussi qu’un nouveau report des élections n’est pas envisageable.
Réagissant à la déclaration de l’ambassadrice des Etats-Unis, le président de la Céni en RDC, Corneille Nangaa, présent à la réunion, a fait savoir qu’ « avec plus de 45 millions d’électeurs, les trois scrutins combinés le même jour imposent l’implantation de 23.000 centres de vote éclatés en environ 90.000 bureaux de vote et de dépouillement ».
Il a expliqué que « l’option prise de recourir à la machine à voter permet de réduire le poids de l’ensemble des matériels à déployer de 16.000 tonnes à moins de 8.000 tonnes » et de baisser le coût des scrutins de 554 millions de dollars à environ 432 millions ».
Pour sa part, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Léonard SheOkitundu, prenant aussi part à la rencontre, a affirmé, entre autres, que la RDC n’acceptera aucun soutien de la communauté internationale au processus électoral s’il est accompagné de certaines conditions.
Sur le terrain, en RDC, les anti-Kabila maintiennent la pression. Les catholiques prévoient une nouvelle marche pacifique pour le 25 février, après celles du 31 décembre 2017 et du 21 janvier dernier. L’opposition soutient l’initiative en appelant ses partisans à une mobilisation « massive ».