Des milliers de partisans du président de la Guinée Bissau, José Mario Vaz, ont manifesté ce dimanche à Bissau, la capitale, pour exprimer leur mécontentement contre les récentes sanctions décidées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à l’encontre de 19 personnalités bissau-guinéennes.
Les manifestants, dont des membres des partis politiques de l’opposition et les frondeurs du PAIGC au pouvoir, ont scandé, devant le siège de la Cédéao (le point de chute) des propos hostiles à l’organisation sous-régionale, lui demandant de quitter le pays.
Une des personnalités sanctionnées, Victor Mandinga, ministre du Commerce du gouvernement sortant, a déclaré que son pays est dans « une crise politique et les crises politiques, on les résout avec des élections et non pas avec des sanctions. Les sanctions vont nous amener à une position de radicalisation ».
Les sanctions de la Cédéao étaient tombées le 1er février dernier, à l’encontre de 14 députés (dont huit frondeurs du PAIGC et six membres du Parti de la rénovation sociale) et cinq proches du président Vaz, dont son fils Emerson Vaz, accusés tous de bloquer l’accord de sortie de crise politique dans le pays. Elles prévoient une interdiction de voyager dans l’espace régional et le gel des comptes bancaires.
Des députés frondeurs se sont également exprimés au cours de la manifestation. « Ce sont des mesures qui visent à nous diviser. Nous ne l’accepterons jamais. Nous sommes un peuple souverain », a déclaré l’un d’eux, tandis qu’un autre a qualifié la Cédéao de « force occulte, envahissante, injuste et sans effet ».
Les partisans de Vaz accusent aussi l’organisation sous-régionale de faire deux poids deux mesures et de se pencher plus en faveur de l’ancien Premier ministre, Domingos Simôes Pereira, président du PAIGC.
La crise en Guinée-Bissau est née depuis que le chef de l’Etat avait unilatéralement destitué Pereira de son poste de chef du gouvernement. Un accord conclu à Conakry en octobre 2016, sous l’égide de la Cédéao, prévoit la nomination d’un Premier ministre de consensus. Mais jusque-là le président est accusé de nommer des candidats sans respecter la « procédure consensuelle ».
C’est le cas du dernier PM nommé fin janvier, Augusto Antonio Artur Da Silva, nomination qui a poussé la Cédéao de mettre à exécution ses menaces de sanctions.