La Commission nationale indépendante des droits de l’homme du Burundi, (CNIDH), a dénoncé la décision de l’ONU de rétrograder son statut du niveau A au niveau B.
Au cours d’une conférence de presse tenue lundi dernier, la CNIDH a estimé que la «décision de rétrogradation n’est pas objective» parce qu’elle s’est basée uniquement sur des «allégations issues des organisations de la société civile» au Burundi et «qui ont des intérêts éminemment politiques».
Début 2017, les organisations de la société civile burundaise en exil avaient en effet, demandé à l’ONU de revoir le statut de la CNIDH, considérant qu’elle ne méritait pas le niveau A.
Les instances de l’ONU avaient dégradé provisoirement ce statut et avaient accordé une année à la commission pour faire ses preuves et empêcher que la rétrogradation ne soit définitive.
Le statut A n’est détenu que par des institutions nationales qui font preuve de leur indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. Or la CNIDH est accusée d’avoir perdu cette indépendance en couvrant ou en fermant l’œil sur de graves violations des droits humains commises dans le pays depuis le début de la crise qu’il traverse.
A titre d’exemple, la Commission n’aurait relevé, dans son rapport 2015 que 27 cas de tortures et de mauvais traitements, alors que l’Office du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) recensait, de son côté, quelque 250 cas pour la même période.
La rétrogradation du statut qui vient d’être confirmée par l’ONU, malgré les multiples rapports de la CNIDH, pourrait se traduire par la suspension des aides extérieures sur lesquelles comptait la commission pour fonctionner.
«Ce n’est pas une catastrophe, il n’y a pas de maison qui brûle», a conclu Jean-Baptiste Baribonekeza, le président de la CNIDH, précisant que les commissions classées dans les statuts B et C ont tendance à être prioritaires dans les financements extérieurs.