Le procès des victimes de l’opération «Mamba» au Gabon a débuté ce jeudi au Palais de justice de Libreville, avec à la barre Blaise Wada, ancien haut fonctionnaire de l’Unité de coordination des études et des travaux (UCET) et membre du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968).
Arrêté et placé en détention le 10 janvier 2017, Blaise Wada est poursuivi pour son implication présumée dans plusieurs détournements de deniers publics entre 2009 et 2016.
Il est accusé d’avoir détourné près de 1,7 milliard FCFA de l’UCET, un projet d’assainissement dans la capitale Libreville financé par l’Union européenne. Aucune trace comptable ne serait disponible concernant cette somme.
L’opération anticorruption « Mamba », lancée début 2017 par les autorités, vise à mettre aux arrêts les nombreux criminels financiers au sein de l’administration publique.
Les personnes concernées sont « les fonctionnaires ou agents de l’Etat ou des collectivités publiques, et leurs complices soupçonnés de détournements ou soustractions des deniers publics ou privés supérieurs à 250 000 FCFA ».
Parmi les autres personnes mises en cause figurent d’anciens ministres, dont Magloire Ngambia et Etienne Dieudonné Ngoubou, et de hauts fonctionnaires. Considérés ensemble, ils auraient détourné près de 7 millions de dollars de fonds publics sur plusieurs années.
En détention préventive à la prison centrale de Libreville, leur procès se déroulera tous les deux mois devant la Cour criminelle spéciale (CCS), une instance nouvellement créée.
Le procès Wada a été renvoyé au 20 mars. Cette action anti-corruption de telle envergure est la premier du genre depuis l’accession au pouvoir du président Ali Bongo Ondimba en 2009.