Le président nigérian Muhammadu Buhari a annulé son voyage à Kigali (Rwanda), où il devait se rendre pour prendre part au Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) centré sur le lancement officiel de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), a annoncé dimanche dans un communiqué, la présidence du Nigeria.
Selon la même source, le président a été rattrapé par des poids lourds dans son pays qui lui ont reproché de s’engager dans le projet de la ALEC, sans consultations préalables. «Certains actionnaires nigérians ont fait savoir qu’ils n’ont pas été consultés», précisant qu’ils ont encore «quelques réticences quant aux conditions de ce traité», ajoute le communiqué.
«Nous sommes choqués par le manque de consultation dans ce processus», a déclaré il y a quelques jours, Ayuba Wabba, secrétaire général du Nigeria Labour Congress (NLC), qui a exhorté le chef de l’Etat «de ne pas signer le traité à Kigali, ni nulle part ailleurs».
Buhari a ainsi décidé d’annuler son déplacement pour «donner plus de temps aux consultations», souligne le texte présidentiel. Dans une déclaration, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement, Okechukwu Enelamah a attiré tout de même l’attention sur le fait que le Conseil exécutif fédéral (FEC) du pays a autorisé le gouvernement à signer l’accord-cadre portant sur l’établissement de la ZLEC.
Le Sommet de l’UA s’ouvre ce mercredi 21 mars à Kigali, la capitale du Rwanda, où l’accord sur la ZLEC devrait y être acté par les dirigeants présents.
Le traité vise à intégrer aussi le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du Maghreb arabe (UMA) et la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens.
D’après les experts de l’UA, la taille du marché à l’intérieur de la ZLEC s’élève à plus de 1,2 milliard de personnes avec un PIB de 2.500 milliards de dollars.