Des centaines de Ghanéens ont manifesté ce mercredi à Accra, la capitale du Ghana, contre la conclusion d’un accord de défense avec les Etats-Unis, qu’ils assimilent à «une atteinte à la souveraineté» du pays.
«GhanaFirst», tel est le mot d’ordre de la manifestation organisée par l’opposition. Les protestataires ont scandé des slogans appelant le président Akufo-Addo à ne pas vendre le Ghana ou encore qualifiant le gouvernement d’incompétent.
La veille, Koku Anyidoho, le Secrétaire général adjoint du National Democratic Congress (NDC), le principal parti de l’opposition, a été accusé de haute trahison par les autorités pour avoir appelé à un coup d’Etat civil contre le chef de l’Etat suite à la ratification dudit accord de défense avec les USA.
«Il y aura un coup d’Etat civil, il y aura une révolution sociale. Nous commençons mercredi, Akufo Addo aura mal à la tête, il aura des maux d’estomac, il dit qu’il sera Président de ce pays, nous ferons en sorte qu’il en a marre à la présidence», avait fait déclaré Anyidoho lundi 26 mars à la presse.
Le parlement ghanéen a ratifié l’accord de défense avec les Etats-Unis le 23 mars dernier, en dépit des protestations de l’opposition et des appels du grand public.
D’après le texte, les Etats-Unis auront le droit de déployer à leur guise, des soldats et du matériel militaire au Ghana. En contrepartie, le pays devrait recevoir une aide de plus de 20 millions de dollars américains en guise de formation et d’équipement de l’armée.
Mais le flou règne encore autour du contenu de cet accord, les Etats-Unis et le Ghana ayant fait savoir que l’installation des bases militaires américaines n’y est pas prévue.
Un communiqué rendu public la semaine dernière par l’ambassade des Etats-Unis à Accra, évoque un investissement de 20 millions de dollars pour la formation et l’équipement des forces armées ghanéennes, ainsi que des exercices conjoints qui devraient nécessiter l’accès aux bases militaires ghanéennes.
Les détracteurs de cet accord militaire parlent plutôt d’une atteinte à la souveraineté du Ghana et craignent le risque d’attentats terroristes à cause de la présence américaine sur le sol ghanéen.
Pour rappel, les Etats-Unis intensifient leur présence militaire en Afrique dans l’objectif de lutter contre les groupes terroristes (l’Etat islamique, Boko Haram, Al Shabab).