La République démocratique du Congo (RDC) a brillé par son absence à l’ouverture ce vendredi à Genève en Suisse, de la conférence humanitaire de donateurs devant collecter des fonds au profit des 4,5 millions déplacés internes au Congo selon les estimations du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) qui attend à une donation de 1,7 milliards de dollars.
Mais cette action humanitaire est mal perçue par les autorités congolaises. Kinshasa a refusé mardi dernier, que les Nations Unies placent la RDC dans la classification L3 en rapport avec la crise humanitaire, soit le niveau de gravité le plus élevé.
«Cette qualification est de nature à repousser les investisseurs désireux d’investir en RDC», a martelé le Vice-Premier ministre congolais des Affaires étrangères.
Le lendemain, le secrétaire général adjoint de l’ONU, chargé des Affaires humanitaires, Mark Lowcock a déclaré avoir entendu «les préoccupations» de la RDC et que l’ONU lèverait cette classification qui mettait ce pays au même diapason que le Yémen et la Syrie.
Ayant pris acte et apprécié la réaction de l’ONU, le gouvernement congolais a toutefois maintenu sa décision de ne pas être représenté à la conférence de Genève. Kinshasa déplore également le fait qu’il soit «invité» et non «coorganisateur» de la Conférence.
«Ce que nous avons refusé, c’est que l’on organisât une conférence humanitaire sur la détresse en République démocratique du Congo en ignorant le gouvernement de ce pays. C’est tout à fait intolérable », a déclaré le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu.
Par ailleurs, dénonçant et corrigeant les estimations des besoins humanitaires trop élevées de l’ONU, Kinshasa a laissé entendre que la crise humanitaire n’affecterait « que 231.241 personnes » et a annoncé investir 100 millions de dollars d’aide gouvernementale pour les besoins humanitaires dans le pays.
«Les ONG qui recevront cet argent ne seront pas autorisées à travailler dans notre pays », a menacé Okitundu, alors que l’opposition congolaises et les ONG humanitaires sont en faveur de la tenue de cette Conférence que Kinshasa souhaitait qu’elle soit annulée.