A l’occasion du quatrième anniversaire de l’enlèvement en avril 2014 par Boko Haram, de 276 lycéennes à Chibok au nord du Nigeria, des questions sont soulevées sur le sort des filles encore détenues alors que sources affirment que des dizaines d’entre elles seraient mortes lors de frappes aériennes de l’armée nigériane.
«Beaucoup de filles sont mortes, prises entre des tirs croisés et les bombardements des forces de sécurité qui, sans aucun doute, tentaient de les secourir », a écrit sur Twitter un journaliste nigérian, Ahmad Salkida, qui avait assisté à des négociations avec la secte islamiste.
Une information confirmée par un chef communautaire de Chibok, Ayuba Alamson, qui a affirmé que certaines des 82 filles libérées en mai 2017 avaient indiqué qu’onze de leurs camarades avaient été tuées au cours d’une frappe aérienne de l’armée.
Des sources sécuritaires nigérianes, s’exprimant sous l’anonymat, reconnaissent aussi la mort de quelques filles que Boko Haram a utilisé comme boucliers humains lors des frappes de l’armée.
Sur les 276 filles kidnappées, 57 avaient réussi à s’échapper, 107 filles ont été retrouvées ou libérées par les autorités. Il reste ainsi 112 filles pour lesquelles leurs parents n’ont aucune preuve de vie.
Réagissant au message de Salkida, le porte-parole de la présidence, Garba Shehu, a indiqué que « les faits connus de nos responsables et des contacts internationaux qui soutiennent ce processus sont que les filles de Chibok restantes sont toujours là. Nous ne renonçons pas à obtenir leur libération».
Dans un communiqué publié le 16 avril, Amnesty International affirme que «ce qui s’est passé à Chibok aurait dû être un signal d’alarme pour les autorités nigérianes. Mais quatre ans plus tard, des milliers de femmes et de filles ont été arrachées à leur foyer et placées en captivité, ce qui est passé pratiquement inaperçu et a été très peu médiatisé».
L’ONG appelle le gouvernement d’Abuja à prendre des «mesures significatives en faveur de toutes les victimes de Boko Haram », en commençant par la libération de toutes les détenues.
Selon un rapport de l’UNICEF du 13 avril 2018, depuis 2013, plus de 1.000 enfants ont été enlevés dans le nord-est du Nigeria, au moins 2.295 enseignants ont été tués et plus de 1.400 écoles détruites par Boko Haram.