Après les multiples opérations menées par l’armée nigériane pour tenter de neutraliser le groupe terroriste Boko Haram, le Nigeria vient de lancer une vaste opération de quatre mois, baptisée «Derniers bastions» dont l’objectif est d’éradiquer totalement le groupe islamiste nigérian.
«Le but ultime de l’opération Derniers bastions est l’éradication complète des terroristes de Boko Haram de l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria », et dans l’ensemble de la région du lac Tchad, a fait savoir, mardi 15 mai, le chef de l’armée, Tukur Buratai.
Au début de ce mois, l’armée nigériane avait annoncé avoir contribué à libérer plus de 1.000 personnes détenues par le groupe djihadiste dans l’Etat de Borno, avec le soutien de la force interrégionale. La plupart des otages étaient des femmes et des enfants, sans oublier des jeunes hommes qui étaient forcés de combattre dans les rangs de l’organisation islamiste, selon l’armée.
Entre temps, la secte islamiste continue de faire des victimes. Dans la journée de mardi, un attentat-suicide à Mandarari, dans le nord-est du pays, a tué cinq miliciens. Il s’agirait des membres des milices civiles engagées aux côtés de l’armée pour lutter contre Boko Haram. Un kamikaze a déclenché sa ceinture explosive avant d’être fouillé par les miliciens. Cinq autres personnes ont été blessées.
Il y a environ deux semaines, 86 personnes avaient péri dans un double attentat-suicide dans une mosquée de l’Etat voisin de l’Adamawa.
Rappelons que le président nigérian Muhammadu Buhari, au pouvoir depuis 2015, avait promis mettre un terme aux violences de Boko Haram au cours de son mandat. Le chef de l’Etat est contraint de tenir cette promesse électorale. Candidat à la prochaine présidentielle, sa victoire en dépend dans une certaine mesure.
Boko Haram aurait déjà provoqué la mort de plus de 20 000 personnes et le déplacement de 2,3 millions d’autres personnes, au Nigeria, depuis 2009.