Le Premier ministre guinéen, Mamady Youla, a présenté, ce jeudi 17 mai, la démission de son gouvernement, qui a été acceptée par le chef de l’Etat Alpha Condé.
« Le Premier ministre Mamady Youla a présenté sa démission et celle de tout le gouvernement », a fait savoir à la presse le ministre d’Etat et porte-parole de la Présidence, Kiridi Bangoura, ajoutant que le président de la République a «accepté sa démission» et a «instruit au Premier ministre et au gouvernement sortant d’assumer la gestion des affaires courantes jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement».
Cette démission n’est pas en soi une surprise, puisque le président Condé avait promis, le 8 mars dernier aux femmes, mécontentes de la situation sociopolitique, de former bientôt un nouveau gouvernement. Il a alors promis de se mettre à l’écoute «de la majorité silencieuse» et de procéder à un «grand remaniement ministériel».
Les raisons du départ de l’équipe de Mamady Youla n’ont pas été spécifiées. L’on sait seulement qu’il intervient, après des semaines de manifestations organisées aussi bien par les syndicats d’enseignants pour réclamer la hausse de salaires, que par l’opposition pour contester les résultats des élections locales du début février dernier. Le scrutin avait été remporté, officiellement, par le parti au pouvoir, dans la majeure partie des grands centres urbains du pays.
L’opposition qui avait entamé des manifestations de protestation après les élections, a annoncé mercredi leur suspension, après avoir reçu une offre de médiation de représentants de la communauté internationale. En revanche, l’opposition continuera à boycotter le « dialogue inter-guinéen », a précisé son leader, Cellou Dalein Diallo. Ce dialogue était mis en place en vue de trouver une solution au contentieux électoral.
La composition d’un nouveau gouvernement devrait intervenir dans les prochains jours, selon des sources concordantes. La Guinée organisera ses élections législatives avant la fin de cette année.