Le président sénégalais Macky Sall a remercié, samedi 19 mai, le recteur de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, dans le nord du pays, où un étudiant a perdu la vie, quatre jours plus tôt, dans des affrontements entre étudiants et gendarmes.
Les étudiants de l’UGB réclamaient le paiement de leurs bourses. Ils avaient voulu se servir dans les restaurants universitaires sans payer.Mais le rectorat avait fait appel aux forces de l’ordre pour les en empêcher, provoquant ainsi des troubles.
Selon le procureur de Saint-Louis, l’étudiant tué, Mouhamadou Fallou Sène, 25 ans, était « décédé suite à une blessure par arme à feu ». Sa mort avait déclenché des heurts dans plusieurs universités publiques du pays.
Mécontents, les étudiants réclamaient ensuite le départ du recteur Baydallaye Kâne, du ministre de l’Intérieur, Ali Ngouye Ndiaye, et du ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Marytew Niane.
Le recteur a payé les frais de cette situation avec le directeur du centre des œuvres de l’UGB, Ibrahima Diao. Ils ont été automatiquement remplacés par le président qui a qualifié le décès de Fallou Sène de « regrettable ».
Dimanche, le gouvernement a affirmé s’attendre à une fin de la grève dans les universités publiques, après les « actes forts » posés par le président. Selon le porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye, le limogeage des deux responsables de l’UGB « sont des mesures conservatoires devant permettre aux étudiants de retourner dans les amphithéâtres ».
« L’enjeu est de retourner à l’université et de régler les problèmes par la démarche syndicale. Les étudiants auront l’intelligence pour comprendre la situation et ne pas se laisser piéger par les marchands d’illusions », a-t-il ajouté.
Mais les étudiants ne semblent pas être sur la même longueur d’ondes que les autorités. « Nous prenons acte des décisions du président de la République, mais nous sommes en train de nous concerter pour déterminer des suites à donner au mouvement et nous sommes loin d’être satisfaits», a expliqué Alexandre Mapal Sambou, leader du mouvement étudiant.
D’emblée, les étudiants comptent poursuivre le mouvement de grève décrété après la mort de leur camarade. Ils exigent que les responsabilités soient établies concernant ce décès, et attendent aussi les démissions des ministres de l’Economie et de l’Enseignement supérieur.