Human Rights Watch (HRW) a dénoncé, dans un rapport, des «exécutions extrajudiciaires», des «mauvais traitements» et des «arrestations arbitraires» commis par les forces de sécurité burkinabè, dans le cadre de leurs opérations antiterroristes menées entre 2017 et 2018.
Intitulé «le jour, nous avons peur de l’armée, et la nuit des jihadistes», le rapport, publié le 21 mai, se consacre aux conséquences des attaques terroristes et des répliques des forces de sécurité dans le nord du Burkina. L’ONG accuse non seulement l’armée, mais aussi les groupes armés islamistes.
Se basant sur des témoignages recueillis de différentes sources (victimes, témoins et autres), HRW souligne que des suspects ont été maltraités alors qu’ils étaient innocents.
Par moment, des villageois étaient pris au piège entre les islamistes qui menaçaient de tuer ceux parmi eux qui étaient suspectés de collaborer avec le gouvernement, et les forces de sécurité qui exigeaient des renseignements sur la présence de groupes armés, et qui étaient prêtes à punir les personnes qui gardaient le silence.
L’organisation a exhorté les autorités burkinabè d’«ouvrir des enquêtes et mener des poursuites à l’encontre des membres des forces de sécurité impliqués dans de graves violations des droits humains».
«Le gouvernement devrait donner suite à son engagement important d’enquêter sur les allégations d’abus commis par les forces de l’État, et les groupes armés islamistes devraient cesser d’attaquer et de menacer les civils », a déclaré Corinne Dufka, directrice pour la région du Sahel au sein de Human Rights Watch.
L’ONG avait adressé, le 9 mai, au gouvernement burkinabè une lettre faisant état des principales conclusions et recommandations du rapport. Le ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, avait répondu, le 15 mai, assurant que « le gouvernement s’engage à diligenter des enquêtes sur tous les cas d’exactions cités qui n’avaient pas auparavant été portés à sa connaissance ».