Luanda a remercié cette semaine deux diplomates de haut rang, à cause de la participation d’un d’entre eux à l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, portant par-là «atteinte à la bonne réputation et à l’image» de l’Angola.
Il s’agit d’une part du conseiller principal et deuxième personnalité de l’ambassade angolaise à Tel-Aviv, João Diogo Fortunato, et d’autre part, du directeur du département pour l’Afrique, le Moyen-Orient et les organisations régionales du ministère angolais des Affaires étrangères de Luanda, Joaquim do Espírito Santo, qui a autorisé Fortunato à prendre part à la cérémonie.
Les deux personnalités ont été limogées par le ministre angolais des Affaires étrangères, Manuel Augusto qui a leur a reproché le non-respect des instructions de la hiérarchie. En «ne respectant pas les procédures de la chaîne de décision interne», ces deux responsables ont «porté atteinte à la bonne réputation et à l’image de l’Angola avec les pays avec lesquels il entretient des liens diplomatiques historiques», a-t-il déploré.
Pour sa part, le président angolais, João Lourenço, a tenu également un discours ferme à la cérémonie d’ouverture de la 8e réunion des ambassadeurs angolais, ce mercredi 23 mai à Luanda. Entre le rappel des attributions des missions diplomatiques et la nécessité de la rationalisation des ressources dans ces missions, le chef de l’Etat n’a pas mâché ses mots, menaçant même indirectement de mettre dehors les personnes qui ne répondent pas aux critères.
La nouvelle ambassade des Etats-Unis à Jérusalem a été inaugurée le 14 mai dernier. La représentation diplomatique a été transférée de Tel Aviv à Jérusalem après la reconnaissance de cette dernière ville comme capitale d’Israël par le président américain Donald Trump. Douze représentants des pays africains avaient pris part à l’évènement. Mais la plupart des 86 pays convés n’avaient pas honoré l’invitation.
Cette journée avait été marquée par des affrontements entre l’armée israélienne et des palestiniens à la frontière. Quelques 60 Palestiniens avaient perdu la vie dans les violences, provoquant l’indignation d’une partie de la communauté internationale. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a déjà ordonné une enquête sur les meurtres des soldats israéliens, une décision désapprouvée par Israël et les Etats-Unis.