Les autorités algériennes ont répondu aux critiques de l’ONU concernant les expulsions « arbitraires » des migrants subsahariens, qualifiant ses propos d’« inacceptables ».
Le 23 mai à Genève, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a appelé les autorités algériennes « à cesser les expulsions collectives de migrants, notamment originaires d’Afrique subsaharienne », considérées comme contraires à la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants,signée par l’Algérie.
La porte-parole du Bureau du Haut-commissaire des droits de l’Homme des Nations unies, Ravina Shamdasani, a mis carrément en garde le gouvernement sur «les expulsions collectives de migrants particulièrement en provenance de pays d’Afrique subsaharienne », ainsi que sur les mauvais traitements qu’ils subissent, lors d’un point de presse toujours à Genève.
« Le Représentant permanent de l’Algérie à Genève a été instruit pour exprimer au Bureau du Haut-commissaire des droits de l’Homme la vive désapprobation des autorités algériennes des propos inacceptables tenus par sa porte-parole et demander des clarifications sur les raisons l’ayant conduite à faire avec une aussi insoutenable légèreté un tel procès d’intention à l’Algérie », a annoncé le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ces déclarations «se fondent sur de simples allégations parcellaires approximatives et non vérifiées », et constituent ainsi « une grave entorse à la vérité et un manquement grave à l’obligation de rigueur, de prudence et d’objectivité », poursuit le document ministériel.
Pour l’Algérie, les expulsions se font dans le respect de la dignité et des droits humains. Le pays estime qu’il se doit, « à l’instar de tous les Etats du monde, de prendre toutes les mesures qu’elle estime nécessaires pour assurer la sécurité et le bien-être de ses citoyens ainsi que des étrangers séjournant légalement sur son territoire ».« Les centres d’accueil sont spécialement aménagés à cet effet », souligne de communiqué.
Enfin, la diplomatie algérienne a interpellé la communauté internationale sur le fait que sa priorité devrait être celle de lutter contre les facteurs qui poussent les migrants à quitter leurs pays vers le Nord.
Alger est accusé par des ONG d’organiser fréquemment des rafles massives de migrants subsahariens dans diverses localités du pays,et de détenir des migrants dans des conditions inhumaines.