Le ministre malien de la Défense et des anciens Combattants, Tiéna Coulibaly, a confirmé, mardi dans un communiqué, l’existence de fosses communes à Nantaka et à Kobaka, au centre du pays, tout en reconnaissant « l’implication » de soldats maliens dans les exactions commises contre des Peuls.
« Une mission de vérification dépêchée sur le terrain confirme l’existence de fosses communes impliquant certains personnels Fama (Forces armées maliennes) dans des violations graves ayant occasionné mort d’hommes à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti », indique le document.
La révélation concernant la découverte de charniers a été faite dimanche, mais l’affaire elle-même remonte au 13 juin. Les soldats auraient tué 25 Peuls, enterrés par la suite dans trois fosses communes, près des deux localités concernées. Tiéna Coulibaly a nié toute implication des soldats avant de se raviser.
Dans son communiqué, Coulibaly a fait part de sa détermination à « lutter contre l’impunité ». Il a exhorté les militaires « au strict respect des conventions des droits de l’homme » dans la conduite de leurs opérations.
Le ministre a aussi demandé au Procureur militaire d’ouvrir une enquête judiciaire. Déjà, toujours selon le communiqué, un groupe pluridisciplinaire conduit par le chef d’état-major général des Armées s’est rendu mardi sur le terrain en vue de donner des orientations devant conduire à diligenter les procédures réglementaires.
Ces faits donnent raison aux organisations de défense des droits de l’homme qui accusent régulièrement les forces armées gouvernementales de commettre des exécutions extrajudiciaires et de détenir arbitrairement les personnes qu’elles soupçonnent d’appartenir à des groupes islamistes. Une des associations locales, Kisal, parle d’une « énième exécution de trop » de la part de l’armée.
Le centre du pays est souvent le théâtre de combats opposant l’armée nationale et les rebelles islamistes. Accusées d’être des complices des terroristes, les populations peules sont parfois victimes d’exactions.