La rencontre à Khartoum du président sud-soudanais, Salva Kiir, et de son rival, Riek Machar, le leader du principal parti d’opposition, s’est soldée, mercredi, par la signature d’un cessez-le-feu permanent, en présence du président soudanais Omar el-Béchir, après deux jours de discussions.
«Toutes les parties se sont entendues sur un cessez-le-feu permanent qui entrera en vigueur sous 72 heures», a annoncé le ministre soudanais des Affaires étrangères, Al-Dirdiri Mohamed Ahmed.
La «Déclaration de Khartoum pour la paix au Soudan du Sud» prévoit aussi un désengagement militaire, une ouverture d’un couloir humanitaire et la libération des prisonniers de guerre et des détenus politiques.
Il sera, en outre, question que des troupes régionales soient déployées dans le pays en vue de superviser le cessez-le-feu. Un gouvernement de transition devra être mis en place dans les trois mois à venir. Il aura la tâche de gérer le pays jusqu’aux élections qui devraient avoir lieu d’ici trois ans.
C’est sous la pression internationale que les deux hommes ennemis ont accepté de discuter à nouveau. La semaine dernière, leur tête-à-tête à Addis-Abeba (Ethiopie) a plutôt essuyé un échec.
L’ONU avait menacé, il y a quelques semaines, de prendre des sanctions si les belligérants ne signent pas un accord politique viable avant la fin de ce mois de juin.
Certains observateurs attendent de voir les actions pour se convaincre de la sincérité de ces deux responsables sud-soudanais, étant donné que les cessez-le-feu signés auparavant n’ont jamais donné de résultats escomptés. Le dernier, paraphé en décembre dernier, a volé en éclat quelques heures plus tard. Le chef de l’Etat sud-soudanais a promis, pour sa part, de respecter l’accord signé.
L’ambassadeur américain à Juba, John Hushek, estime qu’il faut maintenir la pression sur les deux leaders, voire sur les médiateurs de la crise, pour espérer obtenir un meilleur résultat.
Le conflit entre Kiir et Machar a provoqué une guerre civile depuis décembre 2013, qui a déjà fait plusieurs milliers de morts et des millions de déplacés et réfugiés dans les pays voisins.