Comme promis à maintes reprises par le président nigérian Muhammadu Buhari, l’argent détourné et dissimulé à l’étranger, par l’ex-président Sani Abacha, sera bien redistribué aux familles pauvres.
Une partie de cet argent, soit 322 millions de dollars correspondant à la somme récemment restituée au Nigeria, par les autorités suisses, sera redistribuée à quelques 300.000 ménages démunis. Chaque famille recevra un versement mensuel d’environ 14 dollars. La redistribution effective sera entamée à partir du mois prochain et durera deux ans, selon le gouvernement.
Le gouvernement fédéral ne cesse de promettre une totale transparence dans l’opération de redistribution d’argent aux plus vulnérables, d’autant plus que la société civile et les médias seront mis à contribution pour vérification.
Conformément au protocole d’accord signé avec les autorités suisses, la liste des bénéficiaires devait être publiée sur une plateforme en ligne (conçue par le Bureau national des investissements sociaux en collaboration avec la Banque mondiale), des numéros d’identification attribués aux concernés, et les versements devraient se faire directement dans leurs comptes bancaires.
« Les populations vulnérables seront enregistrées en ligne et avant de percevoir le virement, elles doivent disposer d’un numéro d’identification afin que chaque paiement soit suivi. Aucun montant ne sera versé sans une signature conjointe entre le Nigeria et la Banque mondiale et sans que le bénéficiaire ne soit identifié», avait fait savoir Ibekeaku-Nwagwu, une conseillère du président Buhari.
Les autorités mènent également des démarches pour récupérer les 500 autres millions de dollars encore gelés par les Etats-Unis. Washington ne s’est pas jusque-là résolu de restituer l’argent en raison des détournements qui ont accompagné le décaissement des premiers fonds sous le précédent régime de Goodluck Jonathan. Le Royaume-Uni détient aussi une partie de l’argent détourné.
Rappelons que Buhari avait promis d’aller chercher l’argent détourné par les anciens responsables du pays pour qu’il serve au pays.
Certains citoyens craignent que les autorités ne récupèrent ce programme pour séduire les électeurs, avec la présidentielle qui s’approche.