Le président gabonais, Ali Bongo, a limogé près de la moitié des effectifs de la présidence de la République, soit 40%, tout en appelant les ministres à réduire également les effectifs de leurs cabinets.
«La présidence de la République, en tant que première institution du pays, se doit de faire preuve d’exemplarité et indiquer le chemin à suivre par le reste de l’administration», a annoncé le gouvernement, dans un communiqué, à l’issue d’un conseil des ministres tenu vendredi 29 juin.
Une liste des agents maintenus à la présidence a été rendue publique à cet effet. Les personnes ne figurant pas sur la fameuse liste devraient être renvoyées à leur administration originelle.
Concernant les ministres, il leur est demandé de réduire l’effectif de leur cabinet à 16 personnes au lieu d’une quarantaine actuellement. Les autorités vont plus loin en interdisant les voyages en classe affaires, exceptés pour les «membres du gouvernement et assimilés», et l’acquisition des voitures administratives de plus de 30 millions de francs CFA (45.000 euros) pour l’administration et autres services publics.
Ces décisions sont consécutives à la série de mesures prises par le gouvernement gabonais, une semaine plus tôt, en vue de réduire le train de vie de l’Etat et réaliser des économies (des objectifs qui cadrent avec les recommandations du FMI vis-à-vis du Gabon).
Selon des témoignages, ce programme drastique trouble la quiétude de plusieurs fonctionnaires de l’Etat. Il risque d’ailleurs d’envenimer la situation déjà tendue entre l’Etat et les syndicats.
Le principal syndicat des fonctionnaires, Dynamique unitaire, a rejeté, au cours d’une conférence de presse le 29 juin, l’ensemble de dispositions décidées par les autorités, dont la suspension des recrutements durant trois ans et la réduction des salaires. L’organisation estime que les fonctionnaires ne sont pas responsables de « la gabegie ayant conduit le Gabon dans une impasse financière insurmontable ».
Les syndicats se réuniront le 11 juillet prochain en assemblée générale pour décider des suites à donner à ces mesures d’austérité.