L’opposition au Zimbabwe est montée au créneau, suite à l’envoi, par le parti au pouvoir (la Zanu-PF), des messages de campagne personnalisés à des milliers de potentiels électeurs, en vue de la présidentielle.
Les adversaires du régime au pouvoir crient au scandale, dénonçant l’accès aux données personnelles des électeurs qui ne peut être possible, selon eux, que grâce à des manigances entre la Commission électorale, les sociétés de téléphonie mobile et le parti au pouvoir.
« Il n’y a aucun moyen légal pour un parti politique d’accéder aux numéros de téléphone des électeurs », a martelé le leader de l’opposition, Nelson Chamisa, mardi sur Twitter, indiquant que « la Zanu-PF a été prise la main dans le sac ».
La Zanu-PF a reconnu l’envoi de ces messages qui invitent des électeurs de voter pour son candidat, notamment le président Emmerson Mnangagwa, tout en niant, toutefois, le recours aux données de l’instance électorale.
Cet incident intervient à environ trois semaines de la présidentielle qui est fixée au 30 juillet prochain. En tout cas, il tend la main à Nelson Chamisa, du Mouvement pour un changement démocratique (MDC) qui dénonce, depuis des semaines, des irrégularités dans la préparation des listes électorales et des bulletins de vote, ainsi que le manque d’indépendance de la Commission électorale.
Le patron de l’opposition affirme clairement vouloir détrôner la Zanu-PF qui tient les rênes du pays depuis une quarantaine d’années. Agé de 40 ans, Nelson Chamisa met en exergue, entre autres, sa jeunesse. « Le monde bouge, des jeunes prennent les commandes partout. Regardez la France, regardez le Canada, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis », a-t-il déclaré récemment.
Ce leader se dit ravi que ses adversaires l’accusent d’être jeune et novice en politique. « C’est une critique que j’accepte volontiers », selon ses propos. Il a pris les rênes du MDC en février passé, après la mort du chef historique et mentor du parti, Morgan Tsvangirai.