Le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), Abderrazak Makri, s’est exprimé dernièrement en faveur d’une « transition politique » en Algérie sous le contrôle de l’armée nationale ; une initiative rejetée avec force, ce jeudi 26 juillet, par le général Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’armée nationale.
Salah a regretté les « mauvaises pratiques » adoptées souvent à la veille des rendez-vous électoraux, dont celle de s’éloigner « volontairement de l’exercice politique », « au lieu d’essayer de s’approcher du citoyen en conférant davantage d’importance à ses préoccupations ».
Comme pour recadrer les choses, il a martelé que l’Armée connait le « cadre de ses missions constitutionnelles » et « ne peut en aucun cas être mêlée aux enchevêtrements des parties et des politiques, ou être immiscée dans des conflits qui ne la concernent ni de près ni de loin ».
Il a déploré que « certains s’autoproclament tuteurs de l’Armée Nationale Populaire, voire leur porte-parole, omettant ou volontairement négligeant, que l’Armée Nationale Populaire est une Armée du peuple algérien ».
« Que tout le monde sache, qu’il n’est autre tuteur pour l’Armée Nationale Populaire (…), que les orientations de Son Excellence, le Moudjahid, Monsieur le Président de la République », a-t-il conclu.
Makri qui s’opposerait à un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika et qui a appelé à une « transition politique » de cinq ans avant de parvenir à un consensus national, a répondu au chef de l’état-major, lui signifiant que la neutralité de l’armée est bien ce qui est recherché.
« C’est exactement ce que nous recherchons : que l’armée n’interfère pas dans la politique, parce que son intervention lors des précédentes échéances électorales est avérée. Nous demandons à ce que, cette fois-ci, l’institution militaire tienne parole et soit la garante de la neutralité », a-t-il indiqué.
Le président du MSP, formation qui avait claqué la porte de la coalition au pouvoir, aurait rencontré ces derniers jours certains responsables de partis politiques du pouvoir et de l’opposition, ainsi que des supérieurs au sein de l’armée, dans le cadre de son initiative politique. Il aurait évoqué l’existence « d’officiers militaires défavorables au statu quo actuel » que vit le pays.