La présidente de transition de la République centrafricaine, Catherine Samba-Panza serait plus que jamais proche d’une démission prématurée dans la foulée des violences intercommunautaires qui secouent Bangui, la capitale du pays.
Ces derniers jours de nombreuses voix fusent à Bangui, demandant avec insistance, la démission de Catherine Samba-Panza.
Dans une interview à la voix d’Amérique, le Général Joseph Zoundeko, des ex-Séléka de Bambari, a dénoncé « l’incapacité de la présidente de transition et de son gouvernement à rétablir la paix et la sécurité dans le pays et mettre fin à la guerre interconfessionnelle ».
Ironie du sort, les deux groupes ennemis, les anti-Balaka, milice à dominance chrétienne et les ex-Séléka, mouvement à majorité musulmane, chantent à l’unisson pour réclamer le départ de Samba-Panza, bien que pas toujours pour les mêmes raisons.
Le Général Joseph Zoundeko reconnaît que les ex-séléka et les anti-Balaka sont d’accord sur un point : « Samba-Panza a échoué et doit partir ».
La milice chrétienne a appelé non seulement à la démission de Samba-Panza, mais aussi a demandé en début de semaine, à ses représentants de se retirer du gouvernement. Les anti-Balaka mettent en avant d’autres raisons, notamment le retour de soldats tchadiens pour assurer la protection de la présidente et la disparition présumée des caisses de l’Etat, de plusieurs millions de dollars octroyés par l’Angola.
La présidente centrafricaine qui sait qu’elle se trouve désormais sur un siège éjectable, fait preuve d’imagination pour se maintenir à la présidence au moins, jusqu’aux prochaines élections présidentielles de 2015. Elle a par ailleurs tenté vainement devant le Parlement de transition, de se justifier au sujet des griefs qui lui sont, reprochés en arguant que ceux qui revendiquent son départ, sont des impatients qui cherchent à accéder aux postes clés de la responsabilité dans le gouvernement et l’administration.
Perçue au lendemain de son élection comme la salvatrice du pays de la crise qui le secoue, Catherine Samba-Panza s’est attirée la foudre de ses adversaires suite à la nomination d’un Premier ministre contesté. En outre, la lenteur que connaît l’application des résolutions de Brazzaville lui a coûté la perte de confiance de certains acteurs influents.