Un tribunal sud-africain a décidé de lever, ce lundi 30 juillet, l’immunité diplomatique accordée à l’ex première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, dans l’affaire de l’agression d’un mannequin, Gabriella Engels, survenue à Johannesburg en août 2017.
Engels, âgée d’une vingtaine d’années, avait accusé Mme Mugabe de l’avoir frappé au visage avec une rallonge électrique, alors qu’elle se trouvait dans une chambre d’hôtel en compagnie des deux fils Mugabe.
Grace Mugabe s’était alors vue reconnaître l’immunité diplomatique par le ministère sud-africain des Affaires étrangères. Mais un groupe d’activistes en Afrique du Sud avait saisi la justice pour contester la position du gouvernement.
Ce lundi, le juge Bashier Vally a déclaré la décision de la diplomatie sud-africaine « en contradiction avec la Constitution » et l’a par conséquent invalidée, ouvrant à nouveau la voie à des possibles poursuites judiciaires contre Grace Mugabe.
L’opposition a salué le verdict du tribunal. « C’est un jour important pour la justice et l’Etat de droit, qui démontre que personne n’est au-dessus de la loi », a déclaré James Selfe, le leader de l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition en Afrique du Sud.
Le porte-parole de la diplomatie sud-africaine, Ndivhuwo Mabaya, a indiqué que son département a pris bonne note du jugement. « Nous l’étudions et le commenterons ultérieurement si nous le jugeons nécessaire », a-t-il précisé.
Pas encore de réaction du coté de Mme Mugabe. Le verdict du tribunal est tombé le jour où le peuple zimbabwéen a voté son président, sans que l’ancien chef d’Etat Robert Mugabe, qui a dirigé le pays pendant près d’une trentaine d’années, ne figure sur la liste des candidats.
Alors que le dépouillement des bulletins de vote est encore en cours, l’opposant Nelson Chamisa, leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a revendiqué ce mardi une victoire « éclatante » à la présidentielle.