Les autorités togolaises ont réagi avec force à la publication, lundi, d’un rapport de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) dressant un tableau noir sur la situation des droits de l’homme et la crise socio-politique au Congo.
Ce rapport, évoquant des violations des droits humains, souligne, entre autres, des assassinats, des maltraitances psychologiques, des extorsions de biens, des pillages et vols, des tentatives d’enlèvement et menaces, des viols, des rafles militaro-policières et la torture.
Le document fait aussi état d’un bilan critique de la crise sociopolitique, avec 22 morts et plus de 941 blessés dont plus de 202 par balles, entre août 2017 et juillet 2018. Plus de 470 arrestations auraient effectuées.
Le gouvernement a contesté le rapport de la LTDH dès sa publication, parlant d’« accusations fallacieuses et non fondées » et d’un rapport « partisan et dénué de tout fondement objectif », tout en se réservant « le droit de donner une suite judiciaire » au dossier après analyse complète du contenu du document.
Lomé estime que « le but visé par cette sortie médiatique de la LTDH, est de faire porter au gouvernement, la responsabilité des violences et des dérapages ayant entraîné des pertes en vies humaines ». Pour les autorités, « le moment et la date choisis pour la publication d’un tel rapport en disent long sur les réelles intentions de leurs auteurs ».
Le gouvernement a profité de cette occasion pour appeler « une fois de plus toutes les organisations de défense des droits de l’homme à plus d’objectivité et de professionnalisme dans l’accomplissement de leur mission ».
Mais la LTDH persiste et signe, assurant que les informations contenues dans son document sont bien réelles, puisqu’elles sont le résultat des enquêtes. « La LTDH n’a nullement été surprise par cette démarche du gouvernement togolais, coutumier de la dénégation systématique des cas de violation des droits humains. Le contraire nous aurait plutôt étonné », a-t-elle répondu au gouvernement dans un communiqué.
Tout en dénonçant « une tentative d’intimidation » de la part du gouvernement », la LTDH en appelle à l’opinion nationale et internationale et se dit prête à défendre son rapport devant n’importe quelle instance.