Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a amnistié près de 800 condamnés, dont l’ex-première dame Simone Gbagbo, condamnée il y a trois ans, à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
L’amnistie annoncée par le chef de l’Etat ivoirien dans un discours à la nation ce lundi, à l’occasion du 58ème anniversaire d’indépendance du pays, intervient dans le cadre du processus de réconciliation lancé depuis la crise postélectorale de 2010-2011 qui avait fait près de 3.000 morts.
«En raison de mon attachement à la paix et à la vraie réconciliation, j’ai procédé ce lundi 6 août 2018 à la signature d’une ordonnance portant amnistie générale», a déclaré le président Ouattara, ajoutant que «cette amnistie bénéficiera à environ 800 de nos concitoyens poursuivis ou condamnés pour des évènements en lien avec la crise postélectorale de 2010».
Parmi les 800 condamnés amnistiés, a-t-il détaillé «environ 500 sont déjà en liberté provisoire ou en exil et verront leur condamnation pénale effacée. Il sera mis fin aux poursuites à leur encontre».
«Il en sera de même pour les 300 autres personnes détenues qui seront libérées prochainement. Au nombre de celles-ci, figurent notamment, madame Simone Gbagbo, Lida Kouassi Moïse, Assoa Adou, Soulémane Kamagaté dit Soul to Soul», a-t-il poursuivi.
Kamagaté, un proche du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, était poursuivi pour une affaire de cache d’armes lors des mutineries de 2017.
« Il s’agit là d’une mesure de clémence de la nation entière envers ses filles et ses fils. J’invite tous les bénéficiaires de cette amnistie à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels événements et ne sombre plus jamais dans la violence», a souligné Ouattara.
Dans son discours axé sur la paix, le président ivoirien a également annoncé la re-examination de la composition de la commission électorale indépendante (CEI), exigée depuis des mois par l’opposition et la cour africaine des droits de l’homme, en prévision de la présidentielle de 2020, souhaitant que «les prochaines élections soient inclusives et sans violence».
Concernant la prochaine présidentielle, le numéro un ivoirien a réitéré son intention de «transférer le pouvoir à une nouvelle génération en 2020».