L’Afrique du Sud a décidé de renoncer à son programme consistant à relancer le nucléaire civil en vue de faire face à ses besoins croissants en électricité, et privilégie désormais les énergies renouvelables pour sortir de sa dépendance de l’énergie produite à base de charbon.
«Nous n’envisageons pas de construire de nouvelles centrales nucléaires avant 2030», a déclaré le ministre sud-africain de l’énergie, Jeff Radebe, qui présentait ce lundi à la presse, la nouvelle version du Plan de ressources intégré (IRP) du secteur de l’électricité. Le ministre a tout de même précisé qu’une étude sera lancée «pour déterminer s’il nous faudra plus de nucléaire après 2030».
Rappelons que le plan d’extension nucléaire, visant la mise en place de six à huit nouveaux réacteurs nucléaires d’une capacité totale de 9.600 MW d’ici 2030, était défendu pendant plusieurs années par l’ex-président Jacob Zuma.
Mais ce projet n’a jamais convaincu son successeur, Cyril Ramaphosa, comme d’autres membres du parti au pouvoir, qui considéraient le budget à consentir trop exorbitant (environ 70 milliards d’euros). En janvier dernier, Ramaphosa a fait savoir que le pays n’a pas «l’argent nécessaire pour un nouveau programme nucléaire».
Pour justifier les nouvelles dispositions, Radebe a indiqué que « la demande d’électricité continue de baisser chaque année […] Pour l’année fiscale qui s’est achevée en mars 2018, l’électricité consommée était inférieure de 30 % à celle anticipée dans le plan de production 2010 ».
Actuellement, l’électricité est fournie à 90 % par de polluantes centrales à charbon. Le pays dispose de deux réacteurs atomiques, ceux de la centrale de Koeberg, construits par la France entre 1984 et 1985 et qui sont les seuls en Afrique.
La nouvelle version de l’IRP prévoit, d’ici à 2030, une baisse jusqu’à 65 % de l’électricité produite par le charbon, et porter à plus de 30% la part d’énergies renouvelables (15% d’éolien, 11% de solaire et 10% d’hydroélectrique) dans son mix énergétique.