Les autorités nigérianes ont ratifié en fin de semaine dernière, le renouvellement du contrat de production d’uranium signé avec le groupe français Areva. Le 26 mai dernier, les deux parties avaient renouvelé cet accord pour dix ans.
Si les précédents renouvellements d’accords entre Niamey et Areva n’étaient que des simples formalités, cette fois-ci Niamey a changé de cap en introduisant de nouvelles modalités. En effet, le gouvernement nigérien considère que le pays ne tire pas assez profit des revenus de l’extraction de l’uranium et exige « un accord équilibré » avec Areva. Selon les prévisions officielles, le Niger espère gagner plus de 20 milliards de francs CFA (30 millions d’euros) de recettes fiscales supplémentaires cette année grâce à la renégociation de cet accord.
C’est après dix-huit mois de discussions tendues entre les deux parties qu’un accord, renouvelant le contrat d’exploitation de deux mines d’uranium, a été finalement signé. Entré en vigueur depuis des décennies, il concerne précisément les mines de Somair (Société des mines de l’Aïr) et Cominak (Compagnie minière d’Akouta).
Ainsi, dans le cadre de cet accord et afin de rendre le partenariat « équilibré », selon les exigences de Niamey, le groupe français a consenti de revenir sur certains termes du contrat. Il accepte de payer une redevance de 12 % de la valeur du minerai extrait, contre 5,5 % jusque-là, ce qui donne à ses deux sociétés, la Somaïr et la Cominak, d’être exemptées de la TVA.
S’ajoutent à cela d’autres contraintes : investir 117 millions d’euros pour la remise en état de la voie menant à la mine d’Arlit et financer un projet de développement local. Areva est aussi sommé de construire un nouveau siège dans la capitale Niamey rassemblant « l’ensemble des sociétés nigériennes liées à ses activités ».
Avec l’annonce de l’approbation du nouveau contrat par le gouvernement nigérien, Areva a le feu vert pour continuer sa production d’uranium conformément aux nouvelles négociations.