Le Parti démocratique vert du Rwanda, le seul parti d’opposition reconnu par le pouvoir, s’apprête à faire son entrée au Parlement après avoir obtenu aux dernières élections législatives, 5 % des suffrages, ce qui lui attribue deux sièges sur les 80 que compte la chambre basse du Parlement, soit le minimum requis pour entrer au Parlement.
Fait inédit au Rwanda où depuis 2003, les sièges du Parlement n’étaient occupés que par le Front Patriotique Rwandais (FPR), le parti au pouvoir et ses alliés.
«C’est un signe que le Rwanda ouvre son spectre politique» a déclaré le leader du Parti démocratique vert, Frank Habineza, qui fut un ancien membre du FPR devenu critique de la politique du président Paul Kagame. Il a estimé que sa formation politique a «atteint un objectif significatif en obtenant des sièges au Parlement».
«Maintenant, nous continuerons notre travail au Parlement en participant à la formulation de lois et politiques fidèles à l’esprit de la démocratie, de la liberté et du développement », a poursuivi Habineza qui a considéré que jusque-là son pouvoir d’intervention était très limité.
Habineza était candidat à la présidentielle d’août 2017, il avait obtenu 0,48 % des voix. Certains observateurs l’accusent de mener une opposition de « façade » dans la mesure où il ne s’attaque jamais directement à son ancien allié Kagame. Pour sa part, ce leader politique, qui se contente de critiquer les politiques du régime au pouvoir, dénonce les lourdes peines prévues par la loi en cas de diffamation contre le président.
Sans surprise, c’est le FPR qui a remporté la majorité des sièges au Parlement (40 députés sur 53 places), selon les résultats des élections annoncés mardi 4 septembre par la commission électorale. Un total de 80 sièges était à pourvoir, dont 53 soumis au vote, les 27 sièges restants étant réservés aux femmes, aux jeunes et aux personnes handicapées élus par des conseils, comités et organisations spécifiques. Les résultats définitifs sont attendus pour le 16 septembre courant.