Le mouvement de boycott de la vie trop chère entamé au Maroc depuis mai dernier devrait déjà crier victoire. Le PDG du groupe français, Emmanuel Faber, a annoncé ce mercredi au cours d’une conférence de presse, de nouvelles mesures commerciales, notamment une baisse d’environ 10% du prix de son produit phare, le demi litre de lait frais pasteurisé, et le lancement d’un «format économique».
D’après Emmanuel Faber, son entreprise Centrale Danone qui veut «être à l’écoute des consommateurs» a décidé de baisser le prix du pack de lait de 470 ml de 3,5 à 3,2 dirhams, (de 0,32 à 0,29 Euro), «à prix coûtant», en renonçant à ses marges.
«Le lait frais pasteurisé Centrale va retrouver dès le 7 septembre son prix d’il y a 10 ans, soit 3,20 dirhams la brique de 470ml. Il s’agira du même produit qu’aujourd’hui : un lait frais pasteurisé entier à emballage carton», a-t-il assuré.
De même, la société veut mettre sur le marché, fin septembre, un nouveau produit de 470 ml de lait écrémé, accessible au prix de 2,5 dirhams. «Il s’agira d’une nouvelle référence de lait frais pasteurisé demi-écrémé inédite sur le marché marocain (…). Cette référence sera vendue en sachet. L’utilisation d’un nouvel emballage permettant un effort sur le prix, a été une des propositions les plus choisies par les internautes», a expliqué Faber.
La vaste campagne de contestation qui a mobilisé environ 100.000 personnes dans différentes villes du Maroc, a fait chuter le chiffre d’affaire de Centrale Danone, dont «les volumes de vente sont en baisse de 40% depuis le 10e jour de la campagne de boycott», a confié à la presse, le patron du groupe français.
Faber qui a voulu reconquérir les Marocains et récupérer les parts de marché perdues, a expliqué que l’objectif premier de Centrale Danone est de convaincre «les consommateurs de revenir vers la marque» pour «permettre à l’entreprise de revenir à l’équilibre», tout en écartant pas les «adaptations» nécessaires.
Rappelons que les stations-service Afriquia de l’actuel ministre de l’agriculture et chef du parti du RNI, Aziz Akhannouch et l’eau minérale Sidi Ali, de l’ex-présidente de la CGEM (patronat), Miriem Bensalah-Chaqroun sont également visées par ce mouvement de protestation qui agit sous couvert de l’anonymat notamment à travers les réseaux sociaux.