Près de 2000 armes et munitions de guerre ont été récupérées au Congo-Brazzaville depuis le démarrage de l’opération de ramassage des armes dans le Pool (sud du pays), au début de cette semaine, précisément à Kinkala (chef-lieu), à la satisfaction du président de la Commission ad-hoc mixte partitaire (CAMP), en charge de l’opération.
Avec les 1.875 armes (PMAK, mitrailleuse RPK, lance-roquettes anti-char, grenades…) collectées sur un total de 3.000 attendues, le responsable de la CAMP, Séraphin Ondélé qui est également directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, a déclaré mardi que « nous sommes au-delà de 50% ce n’est pas rien», un chiffre qui a sans doute évolué positivement compte tenu de l’engouement suscité par cette démarche.
Le ramassage des armes figure parmi les points saillants de l’accord de cessez-le feu et de cessation des hostilités signé le 23 décembre 2017 entre le gouvernement et les représentants de l’ex-chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntoumi qui avait lancé le 29 août dernier, un message en faveur de la remise des armes encore détenues par sa milice Ninja.
Celle-ci affronte l’armée régulière, depuis avril 2016, à la suite de la réélection contestée du président Dénis Sassou-Nguesso. Selon des humanitaires, plus de 138.000 civils seraient affectés par les combats entre les Ninjas et les forces gouvernementales.
Selon les témoignages, les ex-combattants Ninja, hommes comme femmes, affluent dans les six centres d’identification et de collecte retenus à cet effet. Les termes de l’accord de cessez-le-feu prévoient une somme d’argent en échange de chaque arme rendue.
Si Brazzaville a consenti de ne ménager aucun effort pour la réussite de cette opération, notamment en déboursant des centaines de millions de FCFA malgré la crise économique que traverse le pays, certains des ex-miliciens comptent sur ces enveloppes pour mener des activités lucratives, tandis que d’autres appellent tout de même à la mise en œuvre effective du programme «Désarmement, démobilisation et réintégration» (DDR).
D’un coût de 8,4 milliards de FCFA (14,7 millions de dollars), le DDR est censé financer la réinsertion socio-économique de 7.500 anciens rebelles et 2500 civils. Plusieurs ressortissants du département du Pool espèrent, grâce à l’opération en cours, retrouver définitivement la paix.