Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a plaidé pour «un nouveau partenariat d’égal à égal» avec le continent africain, ce mercredi à Strasbourg, lors d’un discours sur l’état de l’Union européenne (UE) devant le Parlement européen.
Selon Juncker, il est temps d’«arrêter d’envisager» les relations de l’UE avec l’Afrique «dans la seule perspective de l’aide au développement», estimant que «l’Afrique n’a pas besoin de charité, elle a besoin d’un partenariat équilibré». Un partenaire égal lié par des «engagements réciproques» avec l’Union européenne, voilà ce à quoi appelle ce responsable.
«Je suis convaincu que nous devons faire évoluer les nombreux accords commerciaux entre les pays africains et l’UE vers un accord de libre-échange de continent à continent, un partenariat économique entre partenaires égaux », a-t-il également indiqué.
L’ancien Premier ministre luxembourgeois a placé ses propositions dans le cadre d’une « nouvelle alliance » à conclure avec l’Afrique, qui devrait intégrer des investissements et des emplois durables. Ce nouveau partenariat économique entre les deux continents « permettrait de créer jusqu’à 10 millions d’emplois en Afrique dans les cinq prochaines années », a-t-il souligné.
Si Juncker n’a pas voulu associer son projet à la question de la migration, certains observateurs estiment que ses initiatives ne sont pas moins des alternatives qui auraient pour ambition cachée de faire également face à la crise migratoire et à l’influence de l’empire du Milieu en Afrique. Les retombées de cette « nouvelle alliance » pourraient aider des jeunes du continent, qui lorgnent Europe, à s’établir dans leurs propres pays.
Par ailleurs, l’Europe pourrait aussi vouloir corriger l’image qui lui est souvent collée de léser les pays africains dans les accords commerciaux. Le 3 septembre dernier, lors de l’ouverture du Sommet Chine-Afrique à Pékin, le président chinois, Xi Jinping, a fait savoir que « les investissements de la Chine en Afrique ne s’accompagnent d’aucune condition politique. La Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique et ne lui impose pas sa volonté ».
Dans la foulée, Jinping a annoncé une aide de 60 milliards de dollars au continent noir et, «sans conditions», une façon pour le président de l’Empire du milieu, de répondre aux critiques de l’Occident qui accuse Pékin d’imposer à ses partenaires un endettement intenable via d’onéreux crédits.