La Guinée Equatoriale qui a dénoncé une saisie illégale des biens de son vice-président, Teodorin Nguema Obiang Mangue, par les autorités aéroportuaires du Brésil, a exigé la restitution de tout ce qui a été confisqué par la douane brésilienne.
Vendredi 14 septembre, la police fédérale brésilienne a mis la main, à l’aéroport de Viracapos, sur une somme d’un 1,5 million de dollars en espèces et sur de nombreuses montres de luxe, correspondant à une valeur de près de 15 millions de dollars, dans les bagages d’une délégation qui accompagnait Teodorin Obiang, arrivé à bord d’un avion privé.
Mettant en avant l’immunité diplomatique dont bénéficie ce fils du président équato-guinéen, Malabo a fait savoir cette semaine, par un communiqué, que « cette approche de la violation flagrante de la pratique diplomatique internationale n’avait d’autre but que de créer un embarras totalement gratuit pour le vice-président de la Guinée équatoriale et le pays qu’il représente ».
La Guinée maintient que son vice-président n’a commis aucune infraction. Une source diplomatique équato-guinéenne a d’ailleurs expliqué que l’argent saisi devait servir à un traitement médical que le vice-président avait prévu suivre à Sao Paulo et les bijoux qui portent ses initiales étaient pour un usage personnel.
Le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères, Simeon Oyono Esono Angue, a qualifié la saisie des bagages de Teodorin Obiang de «comportement inadéquat et inamical» et a réclamé que soient remis aux propriétaires les biens confisqués.
Mais l’ambassadeur du Brésil à Malabo, Evalde Freire, qui a été convoqué par Esono Angue, a fait comprendre que «le vice-président était en voyage privé au Brésil» et «tous les voyageurs internationaux sont soumis aux normes nationales aéroportuaires, où les services de douane et la police font leur travail». Reste à savoir si les autorités brésiliennes cèderont finalement à la pression diplomatique de Malabo.
Teodorin Obiang n’est pas à ses premiers ennuis en lien avec son train de vie somptueux. En octobre 2017, il a été condamné par la justice française à trois ans de prison avec sursis pour blanchiment d’argent.