Le vice-président de la Banque mondiale (BM), Hafez Ghanem, a annoncé cette semaine avoir discuté avec les autorités chinoises pour examiner ensemble des moyens de cofinancement des projets en Afrique.
« Lors de mes discussions avec les autorités chinoises, nous avons examiné la manière dont nous pourrions cofinancer ou financer en parallèle certains projets en Afrique », a indiqué ce responsable qui reconnaît la nécessité pour le continent africain de « disposer de différentes sources de financement ».
La Banque mondiale vient de publier une étude dans laquelle il tire la sonnette d’alarme en rapport avec l’extrême pauvreté qui sévit particulièrement en Afrique subsaharienne. Selon les dernières projections, cette région concentrera en 2050 près de 90 % des personnes vivant dans l’extrême pauvreté.
« Cette région est la seule à avoir enregistré entre 2013 et 2015 un doublement du nombre de personnes vivant avec moins de 1,9 dollar par jour », a fait part Carolina Sánchez-Páramo, directrice en charge de la pauvreté à la Banque mondiale. Le Nigeria, l’Ethiopie et la République démocratique du Congo seraient les pays qui comptent le plus grand nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.
Pour le président de la BM, Jim Yong Kim, mettre fin à la pauvreté d’ici à 2030, reviendrait à consentir « beaucoup plus d’investissements, en particulier dans la formation du capital humain, pour aider à promouvoir la croissance inclusive nécessaire pour atteindre les pauvres restants ».
La Chine ne cesse depuis quelques années de multiplier ses financements en faveur du développement du continent africain, quoi que ses prêts suscitent des inquiétudes en ce sens qu’ils conduisent à un surendettement de plusieurs pays de la région. En septembre dernier, l’empire du Milieu a annoncé une somme de 60 milliards de dollars de financements pour l’Afrique.
Selon la directrice de l’Initiative d’Oxford sur le développement humain et la pauvreté (OPHI), Sabina Alkire, le combat contre la pauvreté mené par l’Etat chinois constitue un bon exemple pour les pays en développement.
De quoi donc susciter l’intérêt de la BM pour une intervention commune en Afrique.