Le président sortant du Cameroun, Paul Biya s’est dit ce dimanche, satisfait du déroulement du scrutin présidentiel dans le calme.
«Je vois que les choses vont bien, il n’y a pas de bagarre», a-t-il déclaré au sortir d’un bureau de vote à Yaoundé, où il a voté, en compagnie de son épouse Chantal Biya.
Si la presse locale reconnaît également que le scrutin s’est déroulé sans incidents majeurs dans la capitale, ou dans la zone francophone en général, le vote a été plutôt perturbé dans les régions anglophones du pays, où des violences ont été enregistrées dès les premières heures du scrutin.
Les séparatistes anglophones qui avaient promis d’empêcher le vote auraient mis à exécution leurs menaces. Au moins trois hommes armés appartenant au camp des indépendantistes ont été abattus par les forces de sécurité dans la ville de Bamenda, au nord-ouest du pays. Une source sécuritaire a annoncé que ces derniers tentaient de perturber le vote.
Le principal adversaire de Biya, Joshua Oish, du parti leader d’opposition Social democratic front (SDF), a souligné à la presse des « informations plus ou moins alarmantes » qui lui seraient parvenues concernant les zones anglophones. D’autres candidats de l’opposition et des organisations de la société civile ont dénoncé également des irrégularités dans ces parties du pays.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun qui abritent la minorité anglophone (20% de la population nationale) connaissent depuis deux ans des violences à cause des ambitions sécessionnistes nourries par certains groupes armés. Les anglophones estiment qu’ils sont marginalisés par le pouvoir central de Yaoundé.
Paul Biya, 85 ans, fait face à sept candidats. Alors qu’il a déjà passé près de 36 ans à la tête du Cameroun et qu’il veut briguer un septième mandat, le président sortant est considéré comme le favori de l’élection. Les résultats du scrutin, qui aurait été marqué par une forte abstention, devraient être annoncés d’ici deux semaines environ.