Les réactions virulentes au Sénégal n’ont pas cessé depuis que Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport, la semaine dernière, dans lequel cette ONG fait état des cas d’’exploitation, de harcèlement et d’abus sexuels qui auraient été perpétrés par des enseignants dans certains collèges.
Des syndicats des enseignants sénégalais viennent d’exiger des excuses de HRW et le retrait du rapport.
«Nous dénonçons ce rapport de Human Rights Watch. Nous demandons son retrait et que HRW présente ses excuses», a martelé Abdoulaye Ndoye, le secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS).
« Quand vous touchez à un enseignant, vous touchez tout le monde. Ce rapport est orienté parce que d’abord il y a une volonté de stigmatiser les enseignants. C’est juste quelques avis, quelques entretiens qu’on a eus avec. On ne peut même pas identifier les individus. Pourquoi aujourd’hui vouloir généraliser? Jeter l’anathème sur les enseignants, je crois que ça également, nous, on ne peut pas l’accepter», s’est indigné le secrétaire général du CUSEMS.
Le document de HRW, intitulé «Ce n’est pas normal», serait le résultat des entretiens avec 42 jeunes filles, âgées de 12 à 25 ans, et des discussions de groupe auprès de plus d’une centaine d’élèves du secondaire dans les régions de Kolda, Sédhiou, de Ziguinchor et à Dakar.
Mais, pour Ndoye, cet échantillon n’est pas assez représentatif du système éducatif sénégalais. D’où sa conclusion, «ce rapport est léger et ne repose sur rien. Il ne viserait qu’à jeter le discrédit sur les enseignants et sur le système éducatif sénégalais».
Vendredi 19 octobre, le ministre sénégalais de l’Education a estimé, de son côté, que le rapport n’était fondé sur aucune base scientifique.
Dans son document, l’ONG qui reconnaît «d’importantes mesures pour élargir l’accès des filles à une éducation de qualité», interpelle aussi sur la nécessité de «renforcer les efforts pour protéger celles-ci de tels abus et tenir pour responsables de leurs actes, les enseignants qui ne respectent pas les normes professionnelles ou la loi sénégalaise».