En Algérie, la démission de la sénatrice et ancienne résistante Louisa Ighil Ahriz du Conseil de la nation (Sénat) en protestation contre un éventuel cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, est suivie avec beaucoup de commentaires, alors que les divers clans au sommet de l’État sont à couteaux tirés à six mois de l’élection présidentielle.
En février 2016, cette célèbre résistante durant la guerre de libération, âgée de 82 ans, avait été désignée au tiers présidentiel du Conseil de la nation. Moins de trois ans après sa désignation, elle décide de claquer la porte du Sénat.
Il s’agit visiblement d’une décision prise pour ne pas avoir à cautionner un soutien de cette institution en faveur d’un cinquième mandat pour Bouteflika, alors que le président est cloué dans un fauteuil roulant et ne parle plus depuis avril 2013, suite à un AVC.
L’ancienne moujahida a également dénoncé le «climat anxiogène » qui règne au sénat, un signe à peine voilé aux tentatives de Djamel Ould-Abbès de mobiliser les sénateurs du tiers présidentiel, dont il fait partie, en faveur d’un cinquième mandat pour le président Bouteflika.
A propos du président, la sénatrice démissionnaire affirme que « le président est fatigué, il est malade et sa maladie ne lui permettra jamais de mener un autre mandat. Physiquement, il n’en est pas capable. D’ailleurs, parlons d’abord de ce mandant, il finit très mal, la situation actuelle est alarmante ».
« Cela m’inquiète, parce que c’est un groupe de personnes qui parle en son nom et agit à sa place. Il est pris en otage, je suppose qu’il n’est pas conscient », s’alarme Louisa Ighil Ahriz.