Le président sortant de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina a dénoncé déjà des «irrégularités», alors que les premiers résultats de l’élection présidentielle du 7 novembre le place en troisième position, derrière les deux anciens chefs d’Etat, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana.
Selon les résultats partiels publiés jeudi par la commission électorale, Rajoelina serait en tête avec 43,5% des suffrages, suivi de Ravalomanana (42,44%) et de Rajaonarimpianina (2,93 %), sur 147 des 24.852 bureaux de vote. Le taux de participation provisoire est estimé à 47,18%.
Sans tarder, Rajaonarimampianina, a fait part, dans un communiqué publié ce jeudi, de « nombreuses irrégularités » lors de ce premier tour du scrutin. Il a déploré un « fichier électoral non valide », « la présence de bulletins déjà pré-cochés », « des retards dans la mise en place des équipements » ou encore des « intimidations ».
« Tout porte à croire que le vote de la population malgache a été victime de détournements », selon cet ancien dirigeant qui prévoit déjà se référer aux institutions compétentes pour ne pas laisser « la population se voir dérober son vote ».
Trente-six candidats en tout étaient en lice pour cette présidentielle. Selon les témoignages, le scrutin se serait déroulé globalement dans le calme, sans incident majeur.
L’ONG catholique qui a déployé quelques 5150 observateurs bénévoles sur le territoire, a tout de même nuancé en évoquant « quelques anomalies », notamment des problèmes de listes électorales (doublons, disparition de noms…).
Entre temps, le dépouillement des votes poursuit son cours. La CENI et la Cour constitutionnelle ont appelé les candidats, les partisans et les médias à faire preuve de prudence et de retenue en attendant les résultats définitifs.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a exhorté les candidats à éviter des déclarations revendiquant la victoire alors que Rajoelina et Ravalomanana pensent, chacun, avoir remporté la course.. « Les résultats ne sont pas connus officiellement. Donc je crois que ce n’est pas opportun de le faire, ça ne peut qu’amener de la tension», a déclaré le chef de mission de l’OIF, Philippe Courard.
A l’issue des résultats officiels, si aucun des candidats n’obtient 50 % des suffrages, un second tour sera organisé le 19 décembre prochain.