La mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE) à Madagascar s’est attirée les foudres des autorités malgaches, après la publication de ses premières conclusions sur l’observation du scrutin présidentiel, accusant Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina d’avoir commis des infractions en distribuant de l’argent à leurs partisans pour l’achat de leurs voix.
Anja Rama, coordinatrice générale de la communication du candidat Rajoelina, a déclaré mardi que « cette fausse information » a été signalée auprès de la mission de l’UE. « Nous prenons particulièrement au sérieux ce type d’accusations, non seulement parce que c’est faux, et puis en plus, si jamais il s’avérait que ce soit vrai pour d’autres candidats, parce que je reprécise que nous, nous n’avons pas recours à ce genre de pratiques, ça aura des conséquences très importantes », a-t-elle affirmé.
Le clan Rajoelina a qualifié d’« insultant » le rapport de la mission européenne vis-à-vis de ses partisans. Les citoyens accusés d’avoir reçu de l’argent ont, eux, parlé d’« allégations mensongères ». Rajoelina qui a adressé une lettre à l’Ambassadeur de l’UE pour lui faire part de son regret en rapport le document préliminaire de l’Union, a demandé la publication d’un démenti.
De son côté, la mission européenne a refusé de fournir des preuves, estimant qu’il appartient plutôt « aux délégués des candidats concernés, aux observateurs nationaux et aux citoyens d’apporter les preuves s’ils s’estiment lésés ».
Les résultats provisoires du premier tour de la présidentielle du 7 novembre classent toujours Andry Rajoelina en tête, suivi de Marc Ravalomanana, avec respectivement 39% et 37% des voix. Ces deux anciens présidents, adversaires de longue date, avaient conduit le pays à une sanglante crise politique en 2009.
Un second tour aura lieu si aucun candidat n’obtient pas plus de 50% des suffrages au premier tour du scrutin.