La Société civile en Tunisie n’y va pas par deux chemins pour manifester son opposition contre la venue dans le pays, ce mardi 27 novembre, du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman, au cœur d’une affaire concernant le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien en Turquie.
Plusieurs manifestants sont descendus dans la rue lundi pour dénoncer cette visite, à l’appel de militants des droits de l’Homme et de journalistes. « Ben Salmane, criminel de guerre », « meurtrier en chef », « bourreau d’enfant », autant d’expressions hostiles scandées par les manifestants. Une autre marche devrait avoir lieu ce mardi.
La visite de celui qui est considéré comme le commanditaire du meurtre de Khashoggi est vue comme une « profanation » de la Tunisie. « Ne viens pas profaner la terre tunisienne de la révolution », peut-on lire sur une énorme affiche placardée sur la façade des locaux du syndicat des journalistes.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a, dans une lettre ouverte à la présidence tunisienne, comparée la visite du Prince à une « violation flagrante des principes » de la révolution tunisienne.
« La Tunisie ne s’honore pas en recevant une personne impliquée dans un crime odieux contre un journaliste, qui mène une guerre contre le Yémen et qui n’a aucun respect pour les droits de l’Homme », a déclaré Soukaina Abdessamad, secrétaire générale du SNJT, lors d’une conférence de presse.
Par ailleurs, un collectif de 50 avocats à saisi la justice toujours pour s’opposer à la venue à Tunis du prince héritier saoudien.
La visite d’un membre de la famille royale saoudienne en Tunisie est la première depuis la révolution de 2011. L’homme fort de l’Arabie Saoudite foulera le sol tunisien dans le cadre d’une tournée dans plusieurs pays arabes. Soulignons que Riyad soutient financièrement plusieurs pays du Maghreb.