La justice sud-africaine a décidé de suspendre provisoirement les poursuites contre la famille Gupta, d’origine indienne, en raison de manque de coopération de la part de New Delhi.
« Nous avons pris la décision d’abandonner provisoirement les charges », a fait part le porte-parole du parquet, Phaladi Shuping, ce mercredi. « Les enquêteurs travaillaient avec des responsables indiens pour rassembler des informations (…), mais cela se fait lentement et les informations ne nous parviennent pas aussi rapidement que nous l’aurions espéré », a-t-il expliqué.
A en croire le parquet, la famille Gupta et leurs associés auraient bénéficié frauduleusement de 20 millions de dollars d’argent public destinés à des éleveurs laitiers dans la province du Free State.
En principe, le parquet devait inculper les suspects d’ici le 30 novembre. Phaladi Shuping a précisé que l’abandon des charges contre la richissime famille d’industriels n’est pas définitif, « les charges pourraient être rétablies à l’avenir ».
La famille Gupta, alliée de l’ex-président Jacob Zuma également reproché pour des faits de corruption, est accusée en Afrique du Sud de trafic d’influence au sommet de l’Etat. Son implication dans la gestion des affaires de l’Etat a participé à la chute du régime de Zuma en février dernier. De même que la démission de ce président a fait perdre aux Gupta leur statut d’intouchables.
Le successeur de Zuma, Cyril Ramaphosa, a promis une lutte acharnée contre la corruption. « Les corrompus seront jugés », a-t-il martelé.
Suite à la décision du parquet, le parti d’opposition, l’Alliance Démocratique (DA), a affirmé que cette position de la justice « envoie le message que l’Afrique du Sud est un pays où les puissants et l’élite connectée politiquement n’ont pas de compte à rendre ».