L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME) au Burundi a dénoncé mercredi dernier, la corruption qui ronge le pays jusqu’au sommet de l’Etat, mettant directement en cause le gouvernement et le chef de l’Etat en personne.
L’Observatoire qui dit s’appuyer sur des faits concrets, rappelle que la convention signée le 26 mai dernier, par le gouvernement burundais avec les sociétés BMM International et KERMAS Limited pour l’exploitation du gisement du nickel de Musongati, serait entachée de nombreuses irrégularités. Dans une correspondance adressée le 13 octobre au président de la République, le président de l’OLUCOME, Gabriel Rufyiri s’insurge d’abord sur le fait qu’une licence d’exploitation minière soit accordée, sans appel d’offres de surcroît, alors que la société censée exploiter le futur gisement n’est pas encore constituée. « Cela montre avec exactitude qu’il y a anguille sous roche dans cette affaire d’exploitation du nickel de Musongati ! », affirme la correspondance.
L’Observatoire burundais dénonce donc les mécanismes flous dans l’octroi des marchés aux exploitants miniers étrangers. C’est grâce à ces mécanismes, selon cette ONG, que les exploitants des ressources minières versent des fonds sur un compte nommé « Appui aux bonnes initiatives » géré directement par le président de la République, par l’intermédiaire de son chef de cabinet civil et son Conseiller principal en charge de gestion et de l’administration.
Lors d’une conférence de presse animée mercredi dernier, le président de l’OLUCOME n’a pas hésité à faire un lien entre cette récente licence d’exploitation du nickel et le don d’un avion récemment octroyé au Burundi pour les déplacements du chef de l’Etat.
L’observatoire invite ainsi le président à changer sa façon de gérer la chose publique. Il appelle également « toutes les organisations œuvrant au Burundi et les députés, à ne pas faire la sourde oreille face à cette situation qui devient de plus en plus alarmante et où une poignée de gens continue de s’enrichir alors que la majorité de la population burundaise vit dans une misère sans nom».
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