La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a ordonné vendredi à l’Etat béninois de surseoir à la condamnation de l’opposant Sébastien Adjavon, en octobre dernier à 20 ans de prison pour trafic de cocaïne, par laCour de répression des infractions économiques et terroristes (CRIET).
Le verdict était accompagné d’un mandat d’arrêt international, étant donné que l’accusé, exilé en France, n’était pas présent lors du procès à Porto-Novo, la capitale du Bénin.
LaCADHP avait été saisie par les avocats d’Avajon, avant même l’arrêt de laCRIET, qui lui avait affligé une amende de 550milliards de FCFA pour dommage et intérêts.
La CADHP a accordé un délai de 15 jours au gouvernement béninois pour lui faire part des modalités qu’il aura choisies en lien avec la suspension du jugement.
Ce sursis d’exécution de la décision de la CRIET est une vraie victoire pour la défense. Ajavon n’est plus, en effet, sous le poids de la condamnation, même sile verdict de la CADHP reste provisoire. D’aucuns se demandent si l’opposant rentrera dans son pays pour y mener sa lutte contre le pouvoir.
«Les actions en justice par rapport à l’impunité devraient être empreinte d’équité et de justice », a déclaré Fidèle Kikan, le directeur exécutif d’Amnesty international Bénin, dans une interview sur les droits de l’Homme au Bénin.
«Dans ce feuilleton qui a commencé depuis 2016, nous avons l’impression qu’il y a quelques éléments de couacs, qui fondent à des violations des droits de la défense, des droits de la personne tout simplement. Ceci dit, je pense que c’est un service minimum que la cour a rendu dans cette affaire», a-t-il poursuivi.
L’affaire Avajon remonte à octobre 2016. Quelques 18 kg de cocaïne pure, avaient été découverts dans un conteneur destiné à la Société Cajaf Comon appartenant à l’homme d’affaires béninois. Le camp de l’opposant a toujours dénoncé un complot politique contre sa personne.