L’Union européenne (UE) a prolongé, lundi, pour un an, ses sanctions à l’encontre de 14 hauts responsables de la République démocratique du Congo (RDC), provoquant une fois de plus, la colère du régime du président Joseph Kabila.
Parmi ces personnalités, qui sont accusées par Bruxelles de violations des droits de l’homme, figure Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du chef de l’Etat et candidat à la présidentielle du 23 décembre prochain. Il est considéré comme un des responsables de la «violente répression» des manifestations survenues en janvier-février 2017 à Kinshasa.
L’Union européenne continue ainsi à faire la sourde oreille devant l’appel de Kinshasa, voire dernièrement de l’Union africaine, de lever ses sanctions qui consistent en un gel d’éventuels avoirs et une interdiction de visa pour l’UE et qui ont été prolongées jusqu’au 12 décembre 2019. Pour Kabila, ces restrictions sont « tout à fait illégales, injustes, arbitraires, orientées politiquement ».
« On me dit que si tout se passe bien lors des élections, les sanctions pourraient être levées. Mais moi je m’en fous. Pour les élections, tout va très bien se passer, et cela ne dépendra pas des sanctions », a-t-il indiqué, il y a quelques jours, renouvelant par la même occasion, sa confiance aux personnes sous sanctions.
Ce lundi, après la publication du communiqué de l’UE, le chef de l’Etat a déclaré à une agence de presse qu’« il y aura certainement des mesures (de rétorsion), parce que nous pensons que ces sanctions ont une motivation politique ». « Nous ne parlons pas d’expulser qui que ce soit, mais nous devrons certainement rembourser en nature d’une manière ou d’une autre », a-t-il martelé.
A un autre média, Kabila a estimé que « ce n’est pas à l’UE de nous dire comment nous devons vivre », ajoutant que « lors de ces élections si Shadary est élu, il ne sera pas le président de l’Union européenne, mais le président des Congolais ».
Jean-Claude Mokeni, un des membres de l’équipe de campagne de Shadary et président de la commission des Affaires étrangères au Sénat, estime que la décision de l’UE «risque de mettre de l’huile sur le feu en RDC. Car l’opposition commence déjà à s’en prévaloir pour tenter de discréditer notre candidat, faisant ainsi de l’UE juge et partie».