La holding Bolloré a annoncé avoir été mise en examen ce mercredi en France, dans le cadre de l’enquête ouverte sur des soupçons de corruption autour de l’obtention de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest.
Le tribunal de Paris, via son pôle financier, estime que le groupe Bolloré s’était servie des activités de conseil politique de sa filiale Havas dans l’objectif de décrocher la gestion des ports de Lomé (Togo) et de Conakry (Guinée), via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics.
Le groupe est poursuivi pour corruption d’agent étranger, complicité d’abus de confiance, faux et usage de faux. Sa mise en examen suit celle de son patron, le milliardaire Vincent Bolloré, intervenue en avril dernier. Dans son communiqué, la holding se montre rassurée, en affirmant qu’elle « n’est en rien concernée par les faits objets de l’investigation ». Elle a d’ailleurs « décidé d’exercer un recours afin d’être mise hors de cause ».
L’avocat du groupe et de Bolloré, Me Olivier Baratelli, a déclaré, après la décision des juges d’instruction français, que « c’est la suite logique, sans aucun élément nouveau à la procédure depuis le mois d’avril, afin que la société ait accès au dossier ».
Le groupe Bolloré a déjà eu à dénoncer toutes les allégations concernant des irrégularités qu’il aurait commises en Afrique où il gère seize terminaux portuaires. Il s’était défendu sur les ports de Lomé et Conakry.
« Les concessions obtenues au Togo l’ont été en 2001, bien avant l’entrée du groupe dans Havas, et en Guinée, en 2011, à la suite de la défaillance du n°1 (le groupe étant arrivé en seconde position lors de l’appel d’offres) », avait fait valoir le groupe au printemps, au moment où ses dirigeants étaient en garde à vue.