Le mouvement social de contestation au Soudan a pris de l’ampleur, touchant plusieurs villes et divers secteurs d’activités, au point de réclamer carrément le départ du président Omar el-Béchir qui de son côté, promet de nouvelles réformes.
Un appel à la grève a été lancé dimanche par un rassemblement de professionnels de différents secteurs qui a prévu remettre, ce mardi au palais présidentiel, une demande officielle exigeant la «démission immédiate du président en réponse à la volonté du peuple soudanais» et la «formation d’un gouvernement transitoire».
Les Soudanais manifestent contre le prix de pain qui a triplé et contre les pénuries des carburants et ce depuis 19 décembre dernier. Une vingtaine de personnes ont déjà trouvé la mort dans des manifestations, selon l’opposition.
Le chef de l’Etat a promis, dans sa première réaction intervenue lundi soir, d’entreprendre de «vraies réformes» en vue de «garantir une vie digne aux citoyens», une promesse qui n’a pas semblé freiner l’élan des manifestants.
Si en janvier dernier, des manifestations contre la cherté de la vie avaient été très vite matées par les autorités, avec à l’affiche l’arrestation de plusieurs leaders et militants de l’opposition, cette fois-ci la population semble déterminer à aller jusqu’au bout.
Le «peuple veut un changement du régime», a lancé, le 22 décembre dernier, le leader de la coalition de l’opposition, Sadek al Mahdi, qui est rentré dans son pays, il y a quelques jours, après des années d’exil à l’étranger.
Pour plusieurs observateurs, derrière les contestations de la population se cache un ras-le-bol général chez la majorité des Soudanais. Elles seraient un signe de l’échec des politiques gouvernementales et de la mauvaise gestion sous le régime d’Omar el-Béchir. L’inflation frôle les 70% et la livre soudanaise a considérablement plongé face au dollar américain.
Rappelons que le Soudan a été amputé des trois quarts de ses réserves d’or noir depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.