Un groupe de militaires gabonais s’est emparé de la radio d’Etat à Libreville, ce lundi 7 janvier au petit matin, pour annoncer la mise en place d’un «conseil national de la restauration» en l’absence du président Ali Bongo actuellement en convalescence à Rabat, la capitale du Royaume du Maroc.
Dans leur communiqué, ces militaires se disent déçus par le message à la nation du 31 décembre du président Ali Bongo, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre dernier à Ryad en Arabie Saoudite. Les putschistes dénoncent la confiscation du pouvoir par le clan Bongo.
«Le mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité soucieux de sauver la démocratie, préserver l’intégrité du territoire nationale et la cohésion nationale a décidé ce jour, de prendre ses responsabilités afin de mettre en déroute toutes les manœuvres en cours visant la confiscation du pouvoir», indique le communiqué.
Et de poursuivre, «le message du chef de la Nation visant à clore le débat sur sa santé a plutôt renforcé les doutes sur sa capacité à assumer les lourdes responsabilités liées à sa fonction de président de la République».
Pour les putschistes, l’entourage du chef de l’Etat aurait organisé une mise en scène avec un président «malade et dépourvu de plusieurs de ses facultés physiques et mentales», affirmant que c’est un « spectacle désolant» et une «honte pour notre pays, qui a perdu sa dignité».
Le vœu des militaires est d’instaurer, au cours de cette même journée, un «conseil national de la restauration». Ils ont ainsi demandé à quelques figures du pays de se rendre à l’Assemblée nationale et aux jeunes de prendre leur destin en main.
Selon des témoins, ces militaires ont pris d’assaut les principales rues de Libreville la capitale, où ont été entendus des tirs de coups de feu.
Mais le gouvernement vient d’annoncer que quatre des mutins ont été arrêtés et un est en fuite. Son porte-parole, Guy-Bertrand Mapangou, a fait savoir que la situation est sous contrôle et l’ordre sera complètement rétabli dans les prochaines heures. Il a souligné que «c’est un groupe de plaisantins et que la hiérarchie militaire ne les reconnaît pas».
Lors de ses vœux depuis Rabat, le président Bongo a annoncé qu’il préparait son retour pour bientôt, au Gabon.