Le président gabonais Ali Bongo a quitté lundi le Maroc pour Libreville où il présidera ce mardi la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement, après plus de deux mois d’absence de son pays, suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) dont il avait été victime en octobre dernier à son arrivée en Arabie Saoudite.
«Les médecins ont estimé que ce voyage ne présentait aucun danger pour sa santé», après deux mois de convalescence à Rabat, la capitale du Maroc, indiquent des sources proches de son entourage.
La santé du chef de l’Etat gabonais alimente les spéculations dans son pays, en l’absence d’information officielle détaillée sur le sujet depuis son hospitalisation le 24 octobre dernier à Ryad et son transfert dans un hôpital militaire, puis dans une résidence privée à Rabat.
En novembre, la Cour constitutionnelle a modifié la Constitution pour pallier à son absence, une décision jugée «inacceptable» par l’opposition et la société civile qui parlent de «coup de force».
La Constitution actuelle ne prévoyant pas le cas d’empêchement temporaire du chef de l’Etat, la Cour, saisie par le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet, a donc décidé d’y ajouter un alinéa.
«En cas d’indisponibilité temporaire du président (…) certaines fonctions (…) peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre, sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle», stipule le nouvel alinéa.
Les dernières images du chef de l’Etat remontent au 31 décembre dernier lorsqu’il a adressé dans une courte vidéo enregistrée depuis Rabat, ses vœux aux Gabonais pour le nouvel an.
Une tentative de coup d’Etat avortée a eu lieu à Libreville, la semaine dernière, les putschistes avaient entre autres justifié leur action par les conséquences de l’état de santé du président Bongo sur la gestion du pays.
La formation d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau cabinet présidentiel gabonais a été annoncée samedi soir, par le premier ministre dans des vidéos enregistrées au Maroc.
La cérémonie de prestation de serment devrait donc être l’occasion de la première apparition officielle d’Ali Bongo, 59 ans devant ses concitoyens après son retour au Gabon.