L’ex-Président Laurent Gbagbo et son leader de jeunesse, Charles Ble Goudé ont été acquitté mardi 15 janvier par la Cour pénale internationale (CPI) pour les accusations de crimes contre l’humanité, et ont été remis immédiatement en liberté.
«La Chambre fait droit aux demandes d’acquittement présentées par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé (ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, fidèles à Gbagbo) concernant l’ensemble des charges» retenues contre eux et «ordonne la mise en liberté immédiate des deux accusés», a déclaré le juge président Cuno Tarfusser.
Le magistrat a ajouté que cette décision avait été prise car «l’accusation ne s’est pas acquittée de la charge de la preuve conformément aux critères requis» par la justice internationale.
Mais Gbagbo, 73 ans et Goudé, 47 ans, seront véritablement fixés sur leur sort, à l’issue d’une audience prévue ce mercredi à 09H00 GMT. Le procureur peut encore contester leur mise en liberté. Il aura également la possibilité de faire appel de la décision d’acquittement.
A Abidjan dans la capitale ivoirienne, à Gagnoa la ville natale de Gbagbo et dans d’autres ville du pays, des Scènes de liesse, des cris de joie, des danses et des concerts de klaxons, à l’annonce de la libération de Laurent Gbagbo.
L’ancienne première dame ivoirienne, Simone Gbagbo a également laissé éclater sa joie mardi à Abidjan. «Ma conviction était faite, le président Laurent Gbagbo n’est pas coupable de tout ce dont on l’accusait», a-t-elle affirmé à son domicile.
«Enfin la Côte d’Ivoire entière va pouvoir tourner la page des tristes événements de 2010-2011», a réagi Pascal Affi N’Guessan, président du Front Populaire Ivoirien (FPI), fondé par Gbagbo. «Pour le FPI, les conditions sont désormais réunies pour l’unité en vue de la reconquête du pouvoir en 2020», a-t-il ajouté.
Cela fait sept ans que Laurent Gbagbo est en détention à la Haye, poursuivi à l’instar de Charles Blé Goudé, de quatre chefs d’inculpation de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, entre novembre 2010 et avril 2011. Les deux accusées avaient plaidé non coupable.
A cette époque, la Côte d’Ivoire vivait une crise postélectorale qui a fait plus de 3.000 personnes selon l’ONU.