Les autorités sanitaires de la Guinée Conakry ont décidé de mettre à contribution les guérisseurs traditionnels dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui continue à faire de nouvelles victimes dans le pays.
Cette solution vient en complément des différentes mesures prises pour contrer l’épidémie. Selon les dernières statistiques publiées par des organismes internationaux et notamment par l’OMS, le pays compte déjà 1495 cas d’infections, dont 885 décès.
Pour les responsables médicaux, tendre la main aux guérisseurs traditionnels n’est pas pour s’attendre à ce que ces derniers participent au traitement effectif de la maladie, mais ils restent plutôt convaincus que ces praticiens traditionnels peuvent participer à la surveillance de la maladie en contribuant à la détection des cas suspects.
En effet, dans cette société traditionnelle, plusieurs citoyens attribuent l’épidémie des forces occultes et s’adressent naturellement à ces guérisseurs qu’ils jugent plus aptes dans le traitement de la maladie, plutôt que d’à des médecins.
« Nous voulons offrir aux guérisseurs de participer à la surveillance et qu’ils acceptent de se retirer du traitement pour être des agents de surveillance » a déclaré à la presse locale le docteur Sakoba Keita, coordonnateur national de la lutte contre Ebola à Conakry.
Cette mesure devrait permettre au corps médical d’avoir accès aux cas suspects qui lui échappent et de les prendre en charge le plus tôt possible.
Keita s’appuie dans cette stratégie sur ce qui se fait déjà en Sierra-Léone : « Les tradi-praticiens en Sierra-Léone ont un rôle de notification. A chaque fois qu’un individu venait vers eux présentant les symptômes d’Ebola, ils le transféraient automatiquement vers le centre de traitement », fait-il remarquer.
Soutenus par l’Organisation Mondiale de la Santé, les pays sévèrement touchés par Ebola, peinent encore à trouver la potion magique pour éradiquer la maladie. Deux vaccins seraient en cours d’essais et les résultats des tests sont attendus pour décembre prochain. Selon les dernières données de l’OMS, la fièvre hémorragique aurait fait indiquent qu’au moins 4500 personnes auraient déjà succombé au virus Ebola en Afrique de l’Ouest.