Le Togo vivra-t-il sa première expérience d’alternance politique à la tête de l’Etat, à l’issue des élections présidentielles prévues l’année prochaine ? Ce scenario reste pour l’instant difficile à envisager tant l’opposition politique censée offrir cette alternative, peine encore à s’entendre sur la présentation d’un candidat unique.
Cette question cruciale vient d’être remise au devant de la scène politique par le chef de l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement, parti principal de l’opposition), Jean-Pierre Fabre. Dans une sortie tonitruante, à travers les médias, Fabre qui a été désigné candidat aux présidentielles par son parti, revendique à présent, sa légitimité d’être le candidat de toute l’opposition.
Dans le contexte politique togolais actuel, toutes les forces politiques de l’opposition sont conscientes qu’il leur faut un candidat unique pour déloger le régime actuel.
Jean-Pierre Fabre qui pourtant prend soin d’avertir que ce candidat unique à désigner devrait répondre à des critères, n’hésite pas à jouer avec le feu en prétendant présenter les critères requis. Questionné sur la problématique de la candidature unique, Fabre répond : « Ça c’est une question difficile, je sais qu’il y a des velléités mais en cette matière là, il y a des critères objectifs pour la candidature unique et je pense que je réunis ces critères».
Cette revendication venant de celui qu’on accuse d’être un peu distant et imbu de lui-même, n’est pas de nature à apaiser l’atmosphère dans le microcosme politique d’opposition surchauffé déjà par la difficulté de trouver un compromis sur le nom du candidat unique.
Les réactions ne se sont pas fait attendre pour rappeler à la raison, celui qui fonde sa légitimité sur l’implantation territoriale de son parti politique.
« On ne peut pas désigner pour nous un candidat unique sur le simple critère de la popularité et de la représentativité ou de l’expérience », réagissait Fulbert Atisso, un journaliste écrivain à l’origine d’un mouvement dit « l’Appel des patriotes ». Pour cet homme, le choix du candidat unique doit se baser sur un programme et une stratégie définis ensemble par les partis de l’opposition.
Cela fait deux mois que les forces de l’opposition, dont le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition « Arc-en-ciel », se trouvent dans ces tractations. L’actuel président Faure Gnassingbé dont la candidature aux prochaines élections ne fait aucun doute ne peut que se frotter les mains.